Face à la rudesse des éléments, on a toujours besoin d’un couteau dans sa poche. Cette maxime est particulièrement vraie dans les Alpes, région montagneuse, grandiose et sévère, là où la nature force l’humilité.
L’histoire du couteau l’Alpin, rustique et pratique.
L’Alpin, ce couteau des montagnes en a vu passer des mains ! Des calleuses par exemple, qui plantaient des vignes et bichonnaient les cépages de roussette, jacquère, mondeuse, d’altesse, de roussane ou de gamay… Avant de nous offrir un grand cru d’Abymes ou d’Apremont ; Pendant que d’autres, expertes et gourmandes, qui aux heures chaudes, enfouies dans les sous-bois, ramassaient des Simples ou chassaient les Cèpes, en évitant le Satyre Puant et transpiraient devant une Amanite Rougissante ou une Chanterelle.
On faisait tout avec le couteau régional l’Alpin, en plus de découper finement du saucisson de montagne et grassement des fromages délicieux… Ciseler des canes, sculpter des moules à beurre de fleurs ou de lignes géométriques, râteaux à foin ou tout autres objets qu’ils fussent utiles ou futiles, ce n’est pas l’ouvrage qui manquait là haut !
Oui, le couteau régional l’Alpin, également outil du quotidien, sans rivaliser avec le couteau suisse, remplit son rôle à merveille. Il faut dire qu’il ne manque pas d’atouts sous son apparence rustique. Paré d’un manche joliment galbé, il possède une mitre, un anneau de bélière, une lame forte et un ressort en acier inoxydable… que n’a pas le couteau de Savoie à la marque Opinel, même si sa forme générale peut nous y faire penser. Bref ! un couteau rural, mais d’une praticité sans pareil.
Le couteau pliant l’alpin, un couteau simple, sans esbroufe et diablement efficace !
Sa lame, de forme Yatagan, possède une arrête sur le contre-tranchant, caractéristique du couteau l’Alpin et de bien d’autres couteaux pliants fabriqués à Thiers. Son manche était souvent constitué de deux plaquettes en bois sombre, dans les Alpes, les anciens utilisaient du mélèze, parfois un manche en genévrier, buis, olivier ou tout autres essences de bois… Mais aussi en corne noire, de bélier ou de cerf.
Les périodes du couteau Alpin…
Assurément, le couteau Alpin mérite d’être découvert. Plusieurs sources semblent indiquer que la coutellerie française thiernoise, Rivière-Caburol serait la première à avoir déposée les marques : Alpin (1905), Véritable Alpin (1905), Alpin Coupe Toujours (1909), Alpinox (1931) et Alpin Raz (1956).
Au début du siècle dernier on trouvait ce couteau sous le nom de l’Alpiniste au catalogue Guionin, qui frappait le chiffre “7” sur ses lames, il apparaissait aussi sur les catalogues Tournihac, Sanajust-Girard, Brossard-Daché et aussi sur les catalogues Manufrance, puis il est tombé dans le domaine public. Car il a beau s’appeler Alpin, on trouve ce couteau dans toutes les régions de France, parcequ’il est avant tout pratique.
Encore aujourd’hui, son origine reste inconnue mais l’on trouve en Italie en 1860 un couteau de forme très proche produit sous la marque Marietti.
Un couteau pour les collectionneurs…
Si ce couteau traditionnel alpin vous plait et que vous souhaitez en faire une collection, vous allez être ravi ! En effet, ce couteau, n’est pas rare, loin de là, c’est d’ailleurs l’un des plus répandus. En cherchant un peu, vous tomberez, à coup sûr sur de belles pièces, avec des mitres ou un guillochage travaillés.